Immobilier au 3e trimestre 2024 : des signes de reprise face à des défis politiques

Des disparités régionales marquées

La reprise reste inégale selon les territoires. Toulouse profite d’une baisse des prix de 5 %, favorisant une hausse des ventes, tandis que Paris, avec une chute des volumes de 20 %, est encore dans une dynamique baissière. D’autres villes comme Nice (-3 %), Lyon (-10 %) et Marseille (-11 %) montrent aussi des corrections de prix, offrant de nouvelles opportunités aux acheteurs après plusieurs années de hausses incontrôlées. Au niveau national, le recul des prix de 5 % reflète une certaine stabilisation après la chute des ventes en 2023.

Les enjeux économiques et politiques : un frein à la reprise

Si l’on observe des signes encourageants dans certaines villes, le contexte politique reste un obstacle majeur à une reprise généralisée. Près de 30 %* des agents du réseau Orpi indiquent que l’incertitude politique et économique freine les mises en vente, tandis que l’accès au crédit, malgré un léger assouplissement, reste un défi. Toutefois, la nomination récente d’une ministre dédiée au logement et les premières mesures annoncées par le gouvernement soulèvent l’espoir d’une meilleure prise en compte des enjeux du secteur.

Un marché encore fragile malgré des ajustements de prix

Les professionnels du secteur notent un retour à la raison dans la fixation des prix. Après une baisse de 4 % au deuxième trimestre, les prix ont reculé de 5 % à fin septembre. Cette correction, selon Orpi, résulte d’un travail de pédagogie auprès des vendeurs et de l’assouplissement des conditions de crédit, permettant aux acquéreurs de retrouver confiance dans leurs projets immobiliers. Guillaume Martinaud, président d’Orpi, souligne l’importance de stabiliser durablement ces prix, afin d’éviter toute nouvelle flambée dans les mois à venir.

Le secteur immobilier face à des défis politiques majeurs

Pour soutenir durablement le secteur, Orpi appelle à des réformes politiques ambitieuses. Le réseau plaide notamment pour trois mesures clés : le transfert des prêts immobiliers pour éviter que les taux d’intérêt élevés freinent le dynamisme du marché, l’élargissement des conditions du Prêt à Taux Zéro (PTZ) pour redonner du pouvoir d’achat aux acquéreurs, et la stabilisation de la fiscalité afin de soutenir le marché locatif, en équilibrant les régimes de location longue et courte durée.

Un marché en quête de sérénité pour 2024

Guillaume Martinaud, président d’Orpi, met en garde contre tout excès d’optimisme : "Le marché montre des signes de reprise, mais la crise n’est pas encore derrière nous. Il est essentiel de stabiliser les prix et de restaurer la confiance des Français dans ce secteur crucial." Le marché immobilier reste à un carrefour, avec des ajustements nécessaires et des réformes attendues pour répondre aux défis structurels.

Conclusion : des perspectives en demi-teinte pour la fin de 2024

Le marché immobilier français montre des signes encourageants de reprise au 3e trimestre 2024, mais reste marqué par des disparités régionales et un climat politique encore incertain. La baisse des prix et des efforts pour rendre l’immobilier plus accessible ne suffisent pas encore à compenser les effets des tensions économiques et des réformes en cours. Orpi insiste sur la nécessité de mesures fortes pour stabiliser durablement le marché et permettre à tous les acteurs, vendeurs comme acheteurs, de retrouver confiance.

*étude réalisée auprès de 318 agents du réseau Orpi, du 26 août au 9 septembre.