Immobilier : quelles alternatives face à la crise de logement dans la région de Quimper ?

Publié le

Acheter une maison ou un appartement à Quimper et dans ses environs peut virer au casse-tête. C'est pire sur le marché de la location. Cette crise du logement n'épargne personne.

"Des salariés avec un certain niveau de revenu pouvaient se permettre de travailler à Quimper et d'habiter sur la côte, à une vingtaine de kilomètres. C'était acceptable et cela correspondait même à un style de vie." Marc Andro décrit une époque aujourd'hui révolue. 

Celle-ci remonte pourtant au milieu des années 2000. Depuis, "les prix ont explosé sur le littoral mais l'offre s'est aussi considérablement réduite. Ce constat vaut aussi pour des territoires plus ruraux du côté de Saint-Thois ou Trégourez", reprend le vice-président de l'agence Quimper Cornouaille Développement (QCD).

Quimper - l'Odet

Pénurie de biens à vendre

Les observations de l'élu quimpérois ne relèvent pas de son ressenti. Elles s'appuient sur des données, mises au jour par QCD. Premier constat : la pénurie de biens à vendre à commencer par les maisons.

Le phénomène s'est accéléré après la pandémie de Covid à Quimper et dans sa région. Y compris sur des territoires excentrés. 

Dans le Cap Sizun, par exemple, le prix des maisons a bondi de 44% entre 2018 et 2022. On peut penser à un rattrapage des prix, mais cela n'explique pas tout.

Armand Souchon, chargé d'études habitat à Quimper Cornouaille développement. 

Faible offre locative

Ce spécialiste de la question rappelle aussi que l'offre locative est "historiquement" sous-représentée en Cornouaille.

Dans le privé, le parc s'établit à 17% de l'offre contre 26% à l'échelle nationale. Le parc social demeure pour sa part sous tension.

Selon QCD, les délais d'attribution ne cessent de s'allonger. Ils étaient de huit mois en 2016 ; ils atteignaient 12,5 mois en 2022. 

Autre explication et non des moindres : les locations de meublés de tourisme captent de plus en plus de maisons ou d'appartements jusqu'alors disponibles à la location. 

En clair, l'offre de logements type Airbnb a explosé en Cornouaille. "Le nombre d'annonces a bondi de 30% entre 2019 et 2022", pose Armand Souchon.

Il attire aussi l'attention sur une autre donnée : en 2022, trois hébergements saisonniers sur cinq, soient 4 300 logements, sont loués plus de 60 nuitées par an. "Ce qui oblige le locataire à déménager pendant l'été", pointe QCD dans son Observatoire de l'habitat en Cornouaille 2023. 

Des idées, des projets

Cela prouve que la pointe bretonne n'a rien perdu de son attractivité touristique. Revers de la médaille : comment de jeunes actifs et saisonniers trouvent-ils à se loger en haute saison ? 

La question vaut aussi pour de jeunes ménages qui arrivent durant l'année pour pourvoir un emploi, mais qui se heurtent à la pénurie de logements. 

Ces nouveaux arrivants représentent un flux assez conséquent, selon l'élu Marc Andro. "Entre 2019 et 2023, 4 500 emplois ont été créés en Cornouaille." Pour faire face à cette situation, des associations, des collectivités ou des collectifs ont imaginé des solutions alternatives. Provisoires ou pérennes. 

Le groupe Piriou, spécialisé dans la construction et dans la réparation navale, est aussi à l'initiative d'un projet original. Début 2024, sa direction a lancé l'idée de construire une résidence d'une trentaine de logements meublés. 

Pour cela, Piriou travaille avec l'Opac de Quimper-Cornouaille, présidé par Marc Andro. 

Ces hébergements seraient destinés à des jeunes actifs. Le principe serait d'avoir un turn over assez important pour que les logements soient disponibles. 

Problème : "Sur le plan juridique, une telle solution relève pour l'heure d'un no man's land juridique. C'est normal vu que ce serait une première en France." Et donc tout reste à construire. 

 

Source : https://actu.fr/bretagne/quimper_29232/immobilier-quelles-alternatives-face-a-la-crise-de-logement-dans-la-region-de-quimper_61118573.html

Contactez-nous Appelez-nous Appeler l'agence